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CULTURE INTELLECTUELLE

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Me voilà encore tentée de citer un évêque, et un évêque aimable aussi celui-là puisqu’il s’est occupé des femmes.

Mgr Dupanloup, après avoir écrit quelque conseils aux hommes du monde sur l’éducation n’a pas cru déroger à la dignité de son état en complétant ces précieuses instructions par quelques conseils aux femmes du monde « sur le travail intellectuel qui leur convient. »

Les esprits éclairés, sans verser dans les excès de quelques socialistes féminines, commencent à s’apercevoir — et cela du côté des hommes — que la société a tout à gagner à instruire la femme.

La vieillie recette pour faire une femme parfaite tombe en désuétude : ravauder les bas, faire les confitures, surveiller le pot-au-feu (on a remarqué que les philosophes austères sont souvent gourmands et n’aiment pas les bourrelets à leurs chaussettes) obéir passivement à son mari, frotter, tracasser dans la maison tout le jour.

Le modèle du bon Dieu dont on a la définition dans la « femme forte » de l’Évangile se remet à prévaloir. C’est que, voyez-vous, la Providence a eu cette singulière idée de faire élever les fils par les mères. Il est vrai qu’on a tâché d’obvier à cela en mettant de bonne heure les garçons sous les soins de professeurs étrangers. Le système, tout ingénieux qu’il est, a ses lacunes ; et il faut toujours compter avec ce petit accident providentiel qui donne des mères aux hommes.