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Page:Marchand - Nos travers, 1901.djvu/17

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Je conseille aux jeunes filles, aux mères qui veulent s’élever à la hauteur de leur mission d’éducatrices, de lire les « Conseils », de Mgr Dupanloup, aux femmes chrétiennes, ainsi que ses « femmes studieuses et les femmes savantes ».

Après avoir établi qu’ « il y a pour toutes les femmes des devoirs sacrés, qu’avant tout elles doivent remplir », (ce dont toutes les femmes sensées demeurent d’accord), « Mais tous ces devoirs, une fois remplis, et la charité envers Dieu et envers le prochain satisfaite, il reste à se faire à soi-même la charité de travailler un peu pour soi, de cultiver son esprit, d’élever son âme par des habitudes de travail intellectuel sagement mesuré et bien ordonné »… Ces habitudes de travail intellectuel et d’occupations sérieuses, loin de nuire à l’accomplissement de ces premiers et essentiels devoirs de la femme chrétienne dans le monde, l’aideraient puissamment à les remplir dans toute leur étendue ».

«… La piété elle-même, la piété toute seule, ne suffirait pas à de tels devoirs. Ou plutôt la piété elle-même, sans ce solide fond et ces fortes habitudes, ne pourrait être qu’une piété, comme on en voit trop, amoindrie et superficielle, faible ou fausse, incapable, par conséquent, de donner la vigueur et l’énergie nécessaires. »

Le bon évêque cite à ce propos Mme Swetchine, l’amie de Lacordaire qui disait un jour : « je dois avouer que la piété seule ne me suffit pas, s’il ne s’y joint le rayon lumineux d’intelligence. Alors seulement, je me sens dans mon état vrai et en possession de ma vie. »

Ne craignons donc pas, après cela, de perdre notre temps en consacrant chaque jour une heure ou deux à des lectures instructives. Nous avons le devoir de nous faire des loisirs pour ce soin. Quelques moments pris sur le sommeil, sur l’heure consacrée à se friser, sur les soirées employées aux « ouvrages de fantaisie » fourniront aisément ses loisirs.