Page:Marchand - Nos travers, 1901.djvu/49

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du gallon n’est-ce pas !… ou encore cette périlleuse manipulation de la dame de pique si âprement attrayante.

Comme les mangeurs d’opium qui s’élèvent à volonté au-dessus des misères de la vie, comme messieurs leurs maris qui se soustraient avec désinvolture à leur devoir paternel, elles pourraient aussi secouer le joug, rejeter les liens que leur font leur conscience et l’amour maternel, et se refuser à choisir, parmi les ronces de cette vallée de larmes, autre chose que des fleurs…

Voilà ce qui serait au moins une situation équilibrée, mais elle aurait ses inconvénients, car enfin, il ne s’agit pas que de s’amuser : la vie n’est pas un cotillon. Ces messieurs, s’ils allaient plus souvent à l’église se l’entendraient répéter souvent — en d’autres termes.

Non, ce qu’il faut c’est de se concerter dans le dévouement, c’est de chercher dans l’intimité cet amusement indispensable, c’est surtout de prendre bravement sa part de la corvée et ne pas lâchement, l’abandonner toute à un seul.

Certains pères se croient quittes quand ils ont pourvu matériellement à la subsistance de la famille. Ce serait juste si celle-ci n’était qu’une couvée de moineaux. Mais avec les enfants il y a la direction morale, affaire délicate et autrement importante, on en conviendra.

Quand chacun y mettra ainsi du sien, tout rentrera dans l’ordre.

Les femmes redeviendront heureuses et partant charmantes, les hommes seront meilleurs et les enfants mieux élevés.


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