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Page:Marchand - Nos travers, 1901.djvu/5

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J’ai causé avec les jeunes hommes du siècle. Ils sont d’un positivisme à pulvériser du regard tous les châteaux en Espagne imaginables.

Quand ils en viennent à converser avec les femmes de choses secondaires, telles que la musique, la littérature, etc., ils conservent, pour les juger, les expressions réalistes et conventionnelles des affaires ; ils gardent sur leur figure le pli de l’insouciance, au coin de leur bouche le sourire ironique qui raille l’enthousiasme. L’éternel « À quoi bon ».

Allons, mes enfants, relevez-vous de cet affaissement où s’émousse toute la poésie de votre âme ! Vous ne ferez pas un peuple grand si vous ne répudiez ce positivisme inerte, si vous ne regagnez un peu de l’enfantillage des illusions.

Ne faites pas si large la part de la raison calculatrice et si mesquine celle de l’imagination généreuse ou vous serez d’égoïstes citoyens.


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