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UN USAGE INOPPORTUN

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C’est celui, selon nous, d’ajouter à la fête toute religieuse d’une première communion, un appareil mondain et profane.

Comment se résigne-t-on à mêler des préoccupations utiles aux aspirations mystiques d’une jeune âme toute ravie dans les délices de ses premières communications avec le ciel ?

En permettant à une idée de vanité ou à une satisfaction d’un ordre matériel de se glisser parmi les joies spirituelles de la première communion on gâte absolument le saint enthousiasme qui fait de ce jour unique le plus beau de la vie.

En manque-t-il des occasions d’étaler des toilettes ou de recevoir des présents pour qu’on rabaisse le grand jour — celui dont le souvenir surnageait dans la mémoire de Napoléon au-dessus de ses plus éclatants triomphes — au rang d’un banal anniversaire.

Il semble que, pour prévenir toute distraction dans l’esprit de l’enfance, on devrait avertir les communiants qu’ils auront la toilette la plus simple et que la fête à laquelle ils se préparent étant celle des dons surnaturels et de la visite de Dieu, il ne leur sera pas permis de recevoir de cadeaux profanes.

Ce n’est pas le chapelet de nacre qu’offre une mère à son séraphin qui le détournera des pieuses pensées qui alors sont seules permises. Les souvenirs que les parents et les amis ont pris l’habitude aujourd’hui d’envoyer en si grand nombre risquent au contraire de