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CELLES QUI ÉCRIVENT

lets dont la comparaison s’établit au milieu d’une gaîté pas toujours bienveillante.

Peut-être l’un d’eux, dans la confusion des échanges, tombera-t-il dans le crachoir. Pardon, mesdames, de la supposition, mais, malgré l’horreur de son sort, ce naufragé me semble le plus heureux ; sa carrière est finie.

Les douces missives qu’on envoie à celui qui, dans un avenir rapproché, doit être son époux ne courent pas de tels risques. Un fiancé est trop jaloux de la dignité et du prestige de celle qu’il considère comme sienne pour profaner les confidences émues de son cœur en les publiant : il est trop heureux pour ne pas se renfermer à leur égard dans le mutisme dédaigneux du bonheur assuré.