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Page:Marchand - Nos travers, 1901.djvu/86

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LES IRRESPONSABLES

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Il faudrait corriger chez certains jeunes hommes l’audace et la familiarité dans leur manière d’être avec leurs compagnes, pour n’avoir plus à blâmer chez celles-ci la tolérance qui semble encourager les impertinents.

On est surpris de voir avec quelle placidité et quelle indulgence des jeunes filles bien élevées accueillent les hardiesses de paroles ou d’actions des garçons de leur société.

Une ingénue souffrira avec résignation qu’on lui tienne des propos inconvenants par ignorance de ce qu’il faut dire pour remettre à sa place leur insolent auteur. D’aucunes se croient même obligées en pareille occurrence d’accorder un petit sourire entendu que combat heureusement la rougeur du front, en guise de réponse.

Il y a pourtant un moyen de faire aux étourdis, sans trop les humilier, la petite leçon qu’ils méritent.

Dans la manière de se lever doucement, avec un air ni trop fâché ni trop badin, de la place où leur turbulence est venue vous déranger ; dans le ton sérieux sans raideur avec lequel vous répondrez, en parlant d’autre chose, aux paroles déplacées qu’il faut feindre de n’avoir pas entendues, l’imprudent comprendra qu’on l’invite poliment, à ne plus recommencer.

Ces conseils préventifs ne s’appliquent pas à celles qui, aguerries au feu, ne craignent pas de riposter à des saillies égrillardes, ni même de les provoquer. De ces cas désespérés nous n’avons que faire. Nous les aban-