Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/260

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parent, bon ami, embrassant avec chaleur la cause de ses cliens, les défendant par un art qui les fit souvent triompher des plus défavorables préventions, ou qui sut faire valoir leurs droits, s’était acquis par ses talens une haute considération, qui, sans richesse, l’avait fait admettre, dès sa formation par Bonaparte, dans le Conseil général du département de la Seine, dont il était, dans les occasions solennelles, l’orateur habituel. Dans cette position, M. Bellart considère la crise de l’Etat : Bonaparte ne lui semble plus qu’un obstacle au bonheur public, dont il faut achever de faire disparaître le prestige de devant les yeux de la multitude dont il fut long-temps l’idole. Il lui est odieux d’obéir réellement à l’Autriche, de se soumettre à un prince étranger, de voir la France morcelée ; il jette les yeux sur l’antique race des Bourbons depuis vingt-deux ans exilée, presqu’inconnue de la génération présente, n’ayant pris aucune part dans la lutte où venait de succomber la France ; il connaît leur cœur, il ne sait point se venger ; il prévoit que la haute sagesse de Louis XVIII saura conserver les droits acquis et donner à la patrie des institutions dignes des lumières, de la civilisation, de l’élévation de notre âge au-dessus des siècles de barbarie, des lois conservatrices de la paix publique, et renfermant en elles le germe fécond d’une pros-