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CAUSES DE SA FAVEUR ACTUELLE.

Les premiers revers des Français, toujours victorieux depuis vingt-deux ans, inspirèrent en 1813 une tristesse universelle. Dans cette même année la perte de l’abbé Delille contrista les amis de la littérature, la mort de Grétry fut un sujet de deuil pour les amateurs de musique ; une foule immense accompagna leurs obsèques : leur terme fut le cimetière du P. La Chaise. Dans la mélancolie on s’abandonne facilement à des pensées sérieuses. Cette multitude apprécia la beauté de la position et les accidens du terrain de cette enceinte, elle s’étonna de supporter doucement son existence au milieu des tombeaux. Toute sépulture était interdite dans les édifices sacrés ; le Panthéon, depuis long-temps fermé pour les grands hommes, se ferma bientôt pour les grands dignitaires d’un régime, qui n’était plus, il leur fallut confondre leurs restes avec ceux du peuple dans la poussière du P. La Chaise. Quelques soldats connus de l’Europe entière par le commandement des armées, y trouvèrent le terme de leur gloire, mais non de leur renommée ; les compagnons de leurs travaux ne redoutèrent point de leur continuer leurs hommages dans la nuit du trépas ; les émules de leur renom