Page:Marco Polo et al. - Deux voyages en Asie au XIIIe siècle, 1888.djvu/173

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est trop aride. Excepté cela, il y a beaucoup de villages : les habitants reconnaissent Mahomet. Après cela on vient à une ville nommée Chebourkan, où l’on trouve de tout en abondance, principalement des melons et citrouilles, qu’ils coupent par tranches et qu’ils vont vendre quand ils sont secs aux lieux voisins, où ils sont fort recherchés, parce qu’ils sont doux comme le miel. Il y a aussi dans ce pays-là beaucoup de gibier et de venaison.

XXXI
De la ville de Balac.


En partant de là nous vînmes à une certaine ville nommée Balac (Balk), qui fut autrefois grande, célèbre et ornée de plusieurs édifices de marbre ; mais à présent c’est peu de chose, ayant été détruite par les Tartares. Les habitants du lieu disent qu’Alexandre le Grand y épousa une des filles de Darius ; elle est bornée au septentrion par la province de Perse ; en sortant et en marchant entre le midi et le septentrion, on ne trouve, pendant deux journées, aucune habitation, parce que les habitants, pour se mettre à couvert des insultes des voleurs et des brigands, dont ils étaient continuellement obsédés, ont été forcés de se retirer dans les montagnes. On trouve là des eaux en abondance et force gibier ; il y a aussi des lions. Les voyageurs doivent porter des vivres avec eux, pour deux jours, leur étant impossible de trouver aucun aliment sur cette route.

XXXII
Du royaume de Taican.


Après avoir fait les deux journées dont nous avons fait mention, on rencontre un château nommé Taican, dont le terrain est abondant en froment et la cam-