Page:Marco Polo et al. - Deux voyages en Asie au XIIIe siècle, 1888.djvu/220

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où tout le monde se réjouit tant qu’il veut. Après le repas, les musiciens et les farceurs paraissent, qui achèvent de mettre les assistants en bonne humeur. Dans ces sortes de fêtes l’on amène au roi un lion apprivoisé, qui se couche à ses pieds, doux comme un petit chien qui reconnaît son maître.

XVI
Des bêtes sauvages que l’on envoie de tous côtés au Grand Khan.


Pendant les trois mois que nous avons dit que le Grand Khan demeure à Cambalu, à savoir décembre, janvier et février, tous les chasseurs que le roi a dans toutes les provinces du voisinage de Cathay s’occupent à la chasse et envoient aux commandants toutes les grandes bêtes qu’ils peuvent prendre, comme cerfs, ours, chevreaux, sangliers, daims et autres bêtes sauvages ; et quand ces commandants sont éloignés de moins de trente journées de la cour de l’empereur, ils envoient ces bêtes par des chariots et des navires, après les avoir éventrées auparavant ; mais s’ils sont éloignés de plus de trente journées, ils envoient seulement les peaux, dont on fait des couvertures d’armes.

XVII
De quelle manière le Grand Khan fait prendre les bêtes sauvages à l’aide des bêtes apprivoisées.


Le Grand Khan fait nourrir diverses bêtes, et, quand elles sont apprivoisées, il s’en sert à la chasse, et il prend un grand plaisir à voir battre une de ces bêtes apprivoisées contre une farouche. Il a surtout des léopards apprivoisés qui sont fort propres à la chasse et qui prennent beaucoup de bêtes. Il a des lynx qui ne sont pas moins adroits en cet exercice, et des lions très grands et très beaux ; ils sont plus grands que ceux