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XXVIII
Des lieux au delà de la rivière de Pulisachniz.


Après avoir passé ce pont sur cette rivière et en allant trente milles de suite, on trouve plusieurs châteaux et maisons magnifiques, de même que de beaux vignobles et des champs très fertiles. Après avoir fait ces trente milles, on vient à une ville nommé Geogui (Tcheo-tcheou), qui est grande et belle, et où il y a plusieurs monastères consacrés aux idoles. On fait en cette ville de très bonnes et belles étoffes de soie et d’or et des toiles très fines. Il y a aussi beaucoup d’hôtelleries pour les étrangers et pour les voyageurs ; les habitants sont bons artisans et adonnés au négoce. Étant sorti de cette ville, on vient à un certain double chemin, dont l’un conduit par la province de Cathay (ou Chine septentrionale) et l’autre au pays de Maugi (Chine méridionale) vers la mer. Sur celui qui conduit à la province de Cathay on trouve des châteaux, des villes, des vergers, des champs, qui sont peuplés de gens adonnés aux arts et au négoce, et fort affables et d’un commerce de vie aisé.

XXIX
Du royaume de Tainfu.


À dix journées de la ville de Geogui on vient au royaume de Tainfu[1], qui est grand et, bien cultivé ; car il y a beaucoup de vignes ; dans la province de Cathay on ne récolte point du tout de vin, mais on y en porte de ce royaume-ci. On y exerce beaucoup de sortes d’industries et d’arts, et c’est là où l’on fabrique toutes sortes d’armes, pour le service du Grand Khan. De là, en allant vers l’occident, on entre dans

  1. Tai-guan-fou, aujourd’hui chef-lieu de la province de Chan-si. (P.)