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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes,2.djvu/11

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avait donc cent à parier contre un, qu’en arrivant à la frontière du pays sauvage, les soldats, frappés de l’idée que je les menais à la mort, m’abandonneraient une belle nuit, et, après s’être débarrassés de leurs armes pour être plus agiles, regagneraient, toujours courant, leurs foyers respectifs.

Une pareille confidence, à laquelle j’étais loin de m’attendre, me laissa tout abasourdi. Un peu remis du choc qu’elle m’avait occasionné, je remerciai notre préfet de ses renseignements locaux, dont j’appréciais vivement toute la franchise ; et comme don Pedro, pour me consoler de la perte de cette escorte, s’offrait charitablement à m’accompagner dans mon odyssée, je le pris au mot, et en le quittant je lui donnai rendez-vous pour le lendemain à huit heures.

Je passai la nuit à mettre un peu d’ordre dans mes affaires et à dresser une liste des objets et des provisions qui m’étaient nécessaires. Comme l’horloge de la cathédrale sonnait huit heures, don Pedro frappait à ma porte. Il ne s’était pas couché, me dit-il, afin de n’avoir pas de toilette à faire. Pendant


    par fragment dans quelques recueils de géographie, ont pris le tout pour la partie, l’espèce pour le genre, et fait des Chunchos ou sauvages de Paucartampu une tribu spéciale ; or chaque vallée, chaque rivière a ses chunchos, et ceux de la vallée de Paucartampu en particulier, sont les Tuyneris et les Huatchipayris, qui habitent le delta formé par les huit affluents de la rivière Madre-de-Dios.