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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes,2.djvu/12

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qu’on nous servait une tasse de thé, je lui proposai de venir avec moi courir les boutiques, moins pour m’aider de ses conseils dans le choix des emplettes que je comptais y faire, que pour empêcher, par le seul fait de sa présence, qu’on ne me surfît sur leur prix.

Ma proposition était trop raisonnable pour qu’il essayât d’y répondre autrement qu’en m’offrant son bras. Nous trouvâmes les galeries du commerce à peu près désertes. Quelques marchands, plus matineux que leurs confrères, ouvraient les volets de leurs devantures. Ces braves gens, les yeux encore gros de sommeil, ne s’expliquaient pas notre empressement, en désaccord avec les habitudes de leur ville, où la vente n’a lieu que de deux heures à quatre. Aux questions qu’ils nous adressèrent à ce sujet et surtout aux réponses que, bon gré mal gré, il nous fallut y faire, réponses qu’un télégraphe labial transmit incontinent aux quatre coins de la cité, une heure après notre visite aux Tiendas de commerce, chacun savait que je partais pour San-Gaban, emportant une pacotille d’objets choisis et variés, destinés à me concilier les bonnes grâces des sauvages.

L’annonce de ce départ m’attira les visites des curieux et des désœuvrés, qui, sous prétexte de m’offrir leurs services, me firent subir un interrogatoire en règle. L’ennui que j’en ressentis me prêta