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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes,2.djvu/13

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des forces et je passai une seconde nuit à terminer mes préparatifs.

Le troisième jour, à midi, je me mettais en route, escorté d’une douzaine d’amis, qui, à la suite d’un déjeuner d’adieu où des libations et des souhaits de toute sorte avaient été faits à mon intention, s’étaient offerts à m’accompagner jusqu’à la limite où la civilisation finit et où le désert commence. Don Pedro nous précédait en éclaireur, monté sur un cheval nankin harnaché de blanc et de rouge, qui attirait sur lui tous les regards.

Nous sortîmes de Cuzco par le faubourg de la Recoleta. Deux heures après, nous traversions le village de San-Jeronimo, poursuivis par les aboiements d’une troupe de chiens qui dormaient au soleil et que notre caravane avait dérangés dans leur sieste. À quatre heures, nous faisions halte à Oropesa, bourgade célèbre par ses pains au saindoux. Le sous-préfet de la localité, qu’un message de don Pedro avait informé à l’avance de notre passage, nous attendait au seuil de sa maison. Une ritournelle exécutée par trois guitares et l’explosion d’une douzaine de boîtes, témoignèrent à l’unisson du plaisir que ce fonctionnaire éprouvait à nous recevoir. À peine entrés dans son comedor, on nous servit une collation composée de fruits, de sucreries et de liqueurs. Nous prîmes un gâteau d’une main, un verre de l’autre, et après avoir répondu conve-