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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes,2.djvu/6

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aux idolâtres, leurs bourreaux, des missionnaires chargés de les instruire et de les baptiser. Antonio Amat se rendit aux raisons de la Perichola.

Pendant bien des années on s’entretint de cette catastrophe, puis la génération qui en avait été témoin disparut de la terre, une autre génération lui succéda, et l’histoire de San-Gaban prit, avec le temps, le caractère vague et poétique d’une légende.

Les récits merveilleux qu’on m’avait faits sur cette cité disparue, m’avaient inspiré le désir d’en rechercher l’emplacement ; mais des circonstances inattendues avaient toujours reculé ce voyage. Un jour vint où, n’ayant rien de mieux à faire, je me résolus à l’effectuer. Malheureusement, ce jour-là, le préfet de Cuzco, un général Ugarte, à qui j’avais cru devoir communiquer mon plan de campagne, en lui demandant quelques soldats de bonne volonté pour me servir d’escorte, me répondit qu’un décret du gouvernement interdisait aux étrangers le parcours de Carabaya ; comme j’insistais pour connaître les motifs de cette interdiction, qui me semblait au moins étrange, le général me répliqua sèchement que son gobierno ne voulait pas, parce qu’il ne voulait pas.

Un refus ainsi motivé équivalait à un jugement sans appel. Je le compris si bien, qu’après avoir tiré ma révérence à Sa Seigneurie, je partis immédia-