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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes,2.djvu/7

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tement pour Ayacucho, l’ancienne Huamanga des fils du Soleil.

Près d’un an s’était écoulé quand je revis Cuzco. L’État, depuis huit jours avait changé de maître. Par suite de l’engagement de Carmen-Alto, Castilla trônait à la place de Vivanco, et mon ancienne connaissance, le général Ugarte, contraint d’abdiquer en faveur d’un des généraux du parti victorieux, avait quitté la ville du Soleil au milieu des huées, pendant que son collègue y entrait au milieu des acclamations.

Le 29 juin, fête des apôtres saint Pierre et saint Paul, arriva sur ces entrefaites. Un de mes amis, hidalgo riche et avocat de talent, à qui ses parents avaient donné au baptême le nom de Pierre, m’invita par écrit à dîner chez lui ce jour-là, sous le prétexte que je m’appelais Paul. Une petite réjouissance, à l’occasion de notre double fête, me disait-il dans son billet, ne pouvait manquer d’être agréable à nos bienheureux patrons, qui, reconnaissants du culte que nous leur rendions sur la terre, n’auraient garde, à leur tour, de nous oublier dans le ciel.

Une pareille invitation me souriait à plus d’un titre ; je l’acceptai donc. Comme le dîner était pour quatre heures, le jour venu, à quatre heures moins dix minutes, je prenais mon manteau — à Cuzco, comme en Espagne, on prend toujours son manteau — et je me rendais chez don Pedro. On m’intro-