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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/143

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« Monsieur, me dit-il avec une certaine hésitation, vous ignorez peut-être que la Noche buena tombe mardi prochain, et que cette fête est, après celle du Jesus Nazareno et de Santiago, la plus solennelle de notre paroisse ? Comme je sais que vous prenez note de tout, j’ai cru devoir vous avertir de cette circonstance, trop heureux si vous… ou, si je…, mais non, je n’oserai jamais vous faire une pareille proposition, à présent que vous connaissez mon histoire… Ah ! la justice, la justice des hommes|

— Voyons, lui dis-je, expliquez-vous plus clairement, mon cher Tamal, et surtout gardez-vous de croire que la confidence que vous m’avez faite, m’ait donné de votre personne ou de vos sentiments une opinion défavorable ; dans tout ce que vous m’avez appris sur vous-même, j’ai vu plus de maheur que de crime, et les juges de mon pays n’y eussent pas trouvé de quoi fouetter un chat, à plus forte raison un homme de votre importance !

— Ah ! monsieur, s’écria le diezmero d’un ton pénétré, voici les paroles les plus consolantes que j’aie entendues depuis ma sortie de Chachapoyas ! Puisse Dieu vous rendre au centuple la joie dont vous inondez mon cœur en ce moment !

— Merci du souhait ; mais venons au fait ; vous aviez, je crois, une proposition à me faire ?

— M’y voilà, monsieur ; vous êtes étranger, vous