Aller au contenu

Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne connaissez personne dans le village ; et pour visiter les Nacimientos, il vous faudrait un guide ; permettez-moi d’être le vôtre, je vous promets une bonne place à l’église pour entendre la messe et jouir de la musique que j’exécuterai. Daignerez-vous accepter mon offre ?

— De très-grand cœur ; et vous dites que c’est pour mardi prochain ?

— À huit heures du soir, ne l’oubliez pas, mon digne monsieur ; au revoir, et pardon de vous quitter si brusquement ; mais je vois au soleil que je suis en retard de quelques minutes… »

José Tamal acheva sa phrase en courant, et je l’eus bientôt perdu de vue. Un moment après, un carillon, retentissant sur la hauteur de Tiabaya, m’apprit que le sonneur de cloches était rentré dans son domaine.

Le mardi venu, je n’eus garde d’oublier la promesse que je lui avais faite, et laissant la maison à la garde d’Antuca, je me dirigeai vers le pueblo de Tiabaya, qu’une clarté rougeâtre dénonçait de loin aux habitants de la ville et de la vallée. La nuit était calme et douce. Le croissant de la lune, caché par d’épais nuages, ne laissait tomber sur la terre qu’une lueur pâle et cendrée. On eût dit un paysage peint en grisaille. Après avoir gravi l’abrupt chemin en spirale, qui sépare les dernières possessions d’Umaro des premières chacaras de Tiabaya, et forme