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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/150

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— Je croyais, senor Tamal, vous avoir fait une promesse.

— C’est vrai, monsieur, c’est très-vrai, et je vous prierai d’excuser mes paroles un peu légères ; mais puisque je vous ai retrouvé, ne perdons pas une minute ; les Nacimientos réclament notre présence, et si vous voulez me suivre… »

Je fis aussitôt volte-face et je suivis mon guide, qui longea les murs de l’église, passa derrière le presbytère, prit une ruelle à gauche, puis un sentier à droite, et s’arrêta enfin à quelques pas d’une maisonnette assez propre, devant laquelle une centaine de personnes faisaient queue, comme à la porte d’un de nos théâtres, le jour d’une représentation extraordinaire.

« Comme j’ai eu le bon esprit, me dit-il, d’avertir à l’avance ces dames de notre visite, elles m’ont confié la clef de leur jardin, par la porte duquel nous allons entrer, tandis que les visiteurs de peu d’importance attendront dans la rue que leur tour soit venu d’être introduits.

— Ces dames, d’après ce que je vois, ont pris leurs mesures pour éviter un encombrement ?

— Oh ! ce n’est pas l’encombrement seul qui les effraye, me répliqua le sonneur de cloches. Quelques filous profitent parfois de la solennité de la Noche buena et de l’entrée libre des nacimientos, pour se faufiler dans les maisons et choisir les