ne faisait aucune allusion au but principal de ma visite. Je me tournai sans affectation vers José Tamal, discrètement assis à quelques pas de nous, et le regardai d’une manière significative. Mon homme comprit à merveille cet avertissement muet et alla le glisser dans l’oreille de la plus jeune des trois sœurs, qui le transmit à la cadette, laquelle en référa à son aînée : ces dames se levèrent alors spontanément, et, pendant que deux d’entre elles éteignaient les cierges, l’autre alla toucher le bouton d’une porte cachée dans la paroi de la muraille, qui, en s’ouvrant et se repliant sur elle-même, comme les feuilles d’un paravent, laissa voir au fond d’une alcôve splendidement illuminée, la nacimiento objet de tous mes vœux. Ce changement de décor avait été exécuté avec tant de prestesse et le passage des ténèbres à la lumière si habilement ménagé, que l’assemblée, jetant un cri d’admiration, éclata en bravos profanes auxquels ces dames répondirent par plusieurs révérences, qui rappelaient ces ovations théâtrales, où public et acteur, momentanément épris l’un de l’autre, font assaut de bons procédés.
Sur l’autorisation qui m’en fut donnée, je franchis aussitôt le seuil de l’alcôve, afin d’examiner de près les mille détails variés dont se composait l’ensemble du nacimiento.
Dans l’Amérique du Sud, et particulièrement dans