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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/157

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L’épisode de la nativité occupait à lui seul le gradin supérieur, et se détachait en relief sur un fond de paysage peint à fresque sur la muraille. Ce paysage, destiné dans la pensée de l’artiste à reproduire les alentours de Bethléem, offrait une succession de pagodes, de kiosques et de palais, du style chinois le plus varié. Des lacs transparents et bleuâtres baignaient les degrés de ces édifices que des ponts suspendus rattachaient à la terre ferme. Des orangers couverts de leurs fruits d’or, que becquetaient des oiseaux à aigrettes, des bananiers aux larges feuilles, de sveltes palmiers et des massifs de fleurs éclatantes, donnaient l’idée la plus favorable de la végétation et de l’horticulture Judaïques. L’étable où naquit Jésus, était représentée par un treillis en filigrane, façonné en dôme et surmonté d’un bouquet de plumes. Un essaim de papillons voltigeait alentour, soutenus par des fils de fer en spirale. Près du nouveau né, modelé en cire et dont les membres délicats reposaient sur un coussin de satin bleu, la Vierge et saint Joseph, sculptés en bois, étaient assis en regard l’un de l’autre, souriant au débile enfant qui devait un jour régénérer le monde. Le costume de Marie, en brocart rose lamé d’argent, taillé sur un habit d’Anne d’Autriche et galonné sur toutes les coutures, était véritablement digne, par sa magnificence, de la mère d’un Dieu ; d’une main la Vierge tenait un éventail ouvert, de