Aller au contenu

Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’autre son mouchoir en dentelles de Malines. Saint Joseph, moins bien traité que sa compagne, était vêtu d’une simple houppelande en drap marron, bordée de passementerie rouge, et coiffé d’un chapeau de ligueur orné d’une plume de paon. La hache et le rabot qu’il portait en sautoir, indiquaient clairement sa profession de charpentier. À droite de l’étable s’avançaient processionnellement, guidés par une étoile scintillante, les rois mages suivis d’esclaves qui portaient des présents ; à gauche les pasteurs arrivaient en foule avec leurs femmes, leurs enfants et leurs chiens, conduits par un ange armé de toutes pièces, qui, du bout de sa lance, leur montrait l’enfant-Dieu.

Tout en admirant l’habile composition de la scène, le bon goût, la richesse des costumes et l’entente parfaite des accessoires, je me demandais ce que pouvaient avoir à faire dans l’étable, deux lapins empaillés, l’un gris, l’autre roux, qui, assis sur leur train de derrière, se lustraient le museau avec leurs pattes de devant. En vain j’examinai ces deux rongeurs à plusieurs reprises, cherchant dans ma mémoire à quel texte saint leur présence en ce lieu, aussi bien que leur collier de satin rose orné d’un grelot d’argent, pouvait se rattacher ; ne trouvant aucune explication satisfaisante, j’eus recours à José Tamal, que je supposais plus ferré que moi sur les textes évangéliques, et, lui montrant les deux lapins