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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/159

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allégoriques, je lui demandai tout bas ce qu’ils signifiaient ; el burro y el buey, l’âne et le bœuf, me répondit-il. J’avoue que je rougis un peu à l’idée de n’avoir pu deviner une chose aussi simple, et pour dissimuler mon embarras, je ne vis rien de mieux que de poursuivre ma revue.

Les gradins inférieurs du nacimiento disparaissaient sous une exhibition de figures falotes empruntées à la Chine, de joujoux à ressorts ou à surprises, tirés de Nuremberg, d’animaux sculptés dans les profondeurs de la forêt Noire, et d’objets de bimbeloterie, de marqueterie, de tabletterie et de bijouterie, qui firent tressaillir mon cœur d’exilé, tant ils rappelaient notre France adorée et ses bazars à prix fixe, honneurs de l’article Paris. La plupart de ces objets, dont leurs possesseurs ignoraient apparemment la destination habituelle, offraient dans le nouvel emploi auquel ils étaient affectés, les contresens les plus naïfs. Ici, un porte-allumettes en bronze doré contenait des tulipes artificielles ; là, un rince-bouche en verre coloré servait de corbeille à des fruits en cire ; plus loin, les instruments de la Passion étaient étalés dans un compotier à côté d’un jeu de dominos disposé en croix sur un plateau de laque.

Ma curiosité satisfaite, il ne me restait plus qu’à prendre congé de ces dames, et j’avais déjà saisi ma canne et mon chapeau, quand l’aînée d’entre