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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/167

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esprit, je ne pus parvenir à m’expliquer logiquement l’utilité de ces dernières. Un professeur de fugue et de contrepoint les eût rangées peut-être dans la catégorie des bugles et des saxophones, instruments destinés à renforcer la masse d’un orchestre, mais la faiblesse de mes études sur l’harmonie ne me permit pas de statuer sur ce point délicat.

La messe se poursuivit et s’acheva au son de l’orgue, dont tous les airs étaient empruntés à nos opéras en renom. Cafetières et crécelles, stimulées probablement par ma présence, firent de tels efforts et se surpassèrent si bien, qu’à l’issue du morceau final, José Tamal, après avoir tapoté de sa large main le crâne tondu de l’un des dilettantini, faveur collective qu’il adressait à la troupe par l’intermédiaire d’un de ses membres, pour la remercier de s’être vaillamment conduite aux yeux de l’étranger, se tourna vers moi, et de l’air d’un triomphateur montant au Capitole, me dit ces simples mots, auxquels l’expression qu’il leur communiqua, donnait une portée immense :

« Êtes-vous satisfait ? »

Avouer au malheureux organiste toute ma pensée sur l’effroyable musique que je venais d’entendre, eût été le précipiter du sommet de ses illusions, d’où probablement il voyait à ses pieds tous les royaumes de la terre. Je pris mon courage à