deux mains pour lui répondre que j’étais enchanté de sa symphonie, et très-reconnaissant du plaisir qu’elle m’avait causé.
« Puisque monsieur aime tant la musique, me dit-il alors en échange du compliment, je pourrai lui jouer quelques-uns de mes beaux morceaux, s’il veut me venir voir pendant la semaine. »
Le moment était venu de quitter l’église, ce qui me dispensa fort heureusement de répondre à l’invitation de M. Tamal, qui, faite par un autre que lui et d’un ton moins révérencieux, m’eût donné l’irrésistible envie de le prendre à la gorge.
Déjà la foule avait abandonné l’église, et les bougies s’éteignaient une à une sous le souffle des sacristains, quand José Tamal, qui venait d’envelopper d’une toile cirée l’instrument dans les flancs duquel reposaient tant d’airs variés, donna à ses aides, jusque-là muets et immobiles, le signal du départ. Les jeunes drôles se précipitèrent alors vers l’échelle avec un empressement furieux et ne firent qu’un saut du jubé sous le porche, d’où ils s’éparpillèrent dans la place en jetant des cris inhumains. Bien que mon désir de liberté fût tout aussi véhément que le leur, je crus devoir effectuer ma descente d’une façon moins brusque, mû par un sentiment de conservation personnelle qu’autorisait assez mon inexpérience de l’escalier et son obscurité complète, car José Tamal, s’autorisant de l’exemple