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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/176

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ustensiles domestiques ; habituellement je fermais la marche.

Arrivés à l’endroit désigné pour le bivouac, et c’était toujours en vue de l’Océan, mes gens faisaient halte, et, pendant que les hommes réédifiaient nos ajoupas, les femmes allumaient du feu sur la place. Un quart d’heure suffisait à ces divers préparatifs.

À leur office de péons, les deux Indiens joignaient celui de pourvoyeurs de vivres. Une clause expresse de notre contrat verbal les obligeait de me procurer chaque jour les aliments nécessaires à deux repas, que leurs épouses étaient tenues de préparer et de servir à heure fixe.

Si nous nous trouvions dans le voisinage d’un pueblo, d’une hacienda, d’une mine ou d’une vallée, les Llipis mâles partaient munis de mes instructions et d’un peu de monnaie, et rapportaient de leur excursion dans l’endroit habité, une outre d’eau potable, un quartier de mouton fumé, des patates douces et quelques pastèques. Si, au contraire, nous étions éloignés de tout secours humain, et c’était fréquemment le cas, ils se contentaient de pousser une reconnaissance dans le désert, afin d’y découvrir quelque flaque d’eau saumâtre dont ils m’apportaient un échantillon. Pendant leur absence, les femmes pourvoyaient à ma subsistance. Tantôt elles allaient détacher des rochers un fucus comestible