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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/180

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réponse affirmative, il retira de la coiffe de son chapeau, qui lui servait de portefeuille, une lettre à mon adresse, que je décachetai avec empressement. Cette lettre était ainsi conçue :

« Ami Français,

« Je me rends à Puno pour surveiller le lancement d’une goëlette de quarante tonneaux, que j’expédiai l’an passé par pièces détachées et de compte à demi avec un négociant de cette ville, don Pascual Matara. Ce bâtiment, que nous appelons la Independencia, est destiné à la navigation et au cabotage du lac de Titicaca. Comme vous n’aurez pas souvent l’occasion de voir flotter la coque d’un navire à douze mille huit cents pieds au-dessus du niveau de l’Océan, je vous engage à profiter du mozo et de la mule que je vous envoie pour venir me rejoindre. C’est le 1er janvier que notre goëlelte doit être mise à l’eau. Un pareil voyage ne peut que vous offrir de l’agrément, surtout si vous prenez par Huallata au lieu de passer par Cuevillas, et que vous vous arrêtiez chez Peters Reegle, mon compatriote, qui se fera un plaisir véritable de vous montrer sa ménagerie et de vous donner à dîner.

« À bientôt,
« Théobald Saunders. »

Cette épître lue, je demandai au mozo combien de