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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/224

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trai au mozo qui me dit en souriant : Es el Castillo del Ingles.

« Mais c’est magnifique ! m’écriai-je.

— Oui, c’est digne de M. Reegle, me répondit Pacheco, et monsieur trouvera chez ce caballero un repas et un lit bien supérieurs à ceux que lui aurait offerts la pascana de Socsollata où je voulais le conduire ce soir. »

À la façon dont le mozo accentua ces simples paroles, je devinai qu’il n’était pas fâché d’expérimenter, pour son propre compte, les douceurs qu’il m’engageait à savourer pour le mien ; mais son désir, d’ailleurs très-naturel, coïncidait trop bien avec ma détermination pour que j y apportasse le plus léger obstacle, et, mus pour ainsi dire par la même pensée, nous lançâmes nos bêtes au galop, afin d’abréger au plus vite la distance qui nous séparait du logis.

À mesure que nous approchions, la carrure massive de cette construction prenait des proportions de plus en plus monumentales. Bientôt je pus distinguer à l’œil nu l’encadrement sculpté des fenêtres, protégées par des grilles en fer doré et munies de carreaux de vitres, qui miroitaient aux rayons du couchant.

En atteignant l’esplanade pavée qui entourait la maison, je fis halte un moment pour examiner cette dernière, bâtie en grès trachytique et d’une orne-