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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/225

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mentation à la fois grandiose et baroque, avec les mascarons de ses fenêtres peints à la détrempe, ses quatre girouettes en fer-blanc figurant des comètes échevelées, et sa porte d’entrée toute constellée de têtes de clous, qui se détachaient en noir sur un fond de cinabre. Comme cette porte était close et que je n’apercevais ni nain, ni page, ni varlet pour annoncer mon arrivée, je montrai à Pacheco une chaîne en fer pourvue d’un anneau, laquelle pendait le long de la muraille, et, la supposant destinée à établir des communications de l’extérieur à l’intérieur, je le priai d’aller la tirer pour mon compte. Il obéit ; mais, au lieu de peser légèrement sur l’anneau, il s’y suspendit de tout son poids, ce qui occasionna dans la maison un vacarme effroyable. Au volume du son, je jugeai que cette sonnette d’entrée devait avoir la taille d’une cloche de beffroi. Le mozo, effrayé par les mugissements de l’airain, fit un saut en arrière, pendant que la porte s’ouvrait, nous laissant voir un Indien pongo, coiffé du chulio, ou serre-tête national.

Je demandai à l’homme si M. Reegle était chez lui, et, sur sa réponse affirmative, je m’empressai de mettre pied à terre et d’entrer à sa suite dans un corridor spacieux, orné de portes latérales et de fresques barbares. Le son de la cloche y vibrait encore sourdement, comme la voix d’un dogue lent à s’apaiser. En levant le nez, j aperçus le monstre sus-