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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/226

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pendu par ses oreillettes à un crampon de fer scellé dans la voûte. Sa circonférence me parut être de quatre à cinq pieds, sa hauteur d’au moins trente pouces. À l’extrémité du couloir, mon conducteur s’arrêta devant une porte sur laquelle était peint un énorme cœur flamboyant percé d’une flèche, et y frappa discrètement trois petits coups. Adelante, fit une voix qu’à son accent particulier je devinai être celle du propriétaire.

J’entrai et j’aperçus un homme d’une soixantaine d’années, assis dans un fauteuil près de la fenêtre, où il était en train de lire. En me voyant, il ôta ses lunettes, fit une corne à la page commencée, et, après m’avoir rendu le salut que je lui adressai, me demanda d’un ton poli, mais sec, qui j’étais et ce que je voulais. Je lui exposai succinctement les circonstances de mon voyage et le but dans lequel je l’avais entrepris, puis je terminai en déclinant mes non, prénom et qualité, mon âge et ma profession errante. À peine sut-il que j’appartenais au genre migrator et que je jouissais de l’estime du consul britannique, qu’il s’écria : « Enchanté de faire votre connaissance ! et ce brave Saunders, comment se porte-t-il ? »

Je lui répondis que, pour le moment, il m’était difficile de lui donner le bulletin exact de la santé de notre ami commun, mais qu’après la lettre qu’il m’avait écrite et le rendez-vous qu’il me