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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/267

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fluents du golfe d’Azangaro et à ceux de Huancané, que je m’amusai à relever les uns après les autres. Une fois lancé dans cette voie, je ne reculai plus devant un détour de quelques lieues pour aller boire une gorgée d’eau aux sources de l’Araza et du Paucartampu, reconnaitre les versants d’Apolobamba et ceux d’Achachache, et faire un lavis des célèbres ruines de Tiahuanacu. Au milieu de ces occupations diverses, le temps passa sans que j’en eusse conscience. Un beau matin, je me trouvai sur la rive droite du Desaguadero, déjeunant de racines cuites sous les cendres et en train de supputer la série des jours écoulés depuis mon départ de Puno. Il y avait juste cinq mois et deux jours que j’en étais parti, Je pensai naturellement que M. Saunders ne s’y trouvait plus à cette heure, et, changeant mon itinéraire, j’enjambai la Cordillère au-dessus de Huayna-Putena, je longeai la vallée de Moquehua, coupai celle de Tambo à douze lieues de l’Océan, et, après six mois de pérégrinations, j atteignis le port d’Islay et la demeure consulaire, où j’allai demander l’hospitalité.

Je ne trouvai que mistress Saunders et ses deux filles ; ces dames étaient encore sous l’influence des tristes événements qui s’étaient accomplis pendant mon absence ; la goëlette l’Indépendance avait sombré sous voiles à son premier voyage, dans une traversée de Chucuito à Umamarca. Tout l’équipage