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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/316

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lonel, à propos de ce qu’il appelait « une nuit de tortures, » nous procédâmes à notre toilette, et, laissant Apolinario rouler nos almofrez, nous allâmes, don Estevan et moi, respirer l’air froid du matin. Déjà les arrieros s’empressaient autour de leurs bêtes, et les Indiens groupés à l’écart les regardaient faire. Informations prises auprès des maîtres du logis, il se trouva que Cailloma la Rica était située à deux lieues de l’estancia, dans l’ouest-sud-ouest, et que le lac de Vilafro, où je comptais me rendre, n’en était qu’à une petite lieue et dans l’aire de l’est-sud-est. Je montrai une piastre au chef de la communauté, en lui proposant de nous servir de guide, proposition, il faut le dire à sa louange, qu’il accepta sans se faire prier. Au moment de nous mettre en selle, l’idée vint à don Estevan de lui demander des renseignements sur les ressources alimentaires que pouvait offrir le lac de Vilafro ; je ne sais ce que l’homme lui répondit, mais sa réponse suggéra au colonel quelques réflexions qu’il s’empressa de consigner sur une feuille blanche à laquelle il donna la forme d’une lettre, et qu’il remit ensuite à son aide de camp, en y joignant des instructions verbales. Le résultat de cette conférence fut de diviser notre troupe en deux détachements qui prirent bientôt une direction opposée. Tandis que le colonel et moi, précédés par le guide et les indigènes, nous suivions le chemin du lac de Vilafro, l’aide de camp Apoli-