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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/348

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quelque façon que la ville antique existait bien réellement, et que je n’en serais pas pour mes frais de voyage.

Là-dessus chacun d’eux me traça mon itinéraire, m’entretint des régions que j’avais à traverser, me signala jusqu’aux villages que je devais trouver en route, si bien qu’au sortir de cette double séance, la carte du pays que j’allais parcourir était gravée sur la méninge de mon cerveau comme sur la paroi d’une chambre obscure, et que j’eusse atteint ma destination en fermant les yeux. Ce voyage, que, d’après tant de renseignements topographiques de la part de mes vieux amis, on pourrait supposer d’une longitude de vingt degrés, était de douze lieues à peine. Pour l’entreprendre et le mener à bien, point n’était besoin de passe-port, de mozo, d’arriero, de victuailles et de lettres de recommandation. Un cheval pour ma personne, un album pour mes notes et mes croquis, quelque monnaie pour solder mes repas, devaient suffire et au delà. Quant aux périls du chemin, si péril il y avait, je m’en remettais à la Providence du soin de les conjurer ou de les vaincre.

Le lendemain de cette entrevue, au moment de me mettre en selle, je reçus un billet du chanoine Ayala, par lequel il m’avertissait que, dans toutes les explications qu’il m’avait données, il avait omis une recommandation importante : c’était de me