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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/358

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« Huarmi, dis-je à la femme, après le salut d’usage, je viens de Cuzco et vais à Urubamba ; je me suis égaré et je ne sais plus quel chemin je dois suivre. »

L’Indienne me regarda d’un air ébahi ; fille de la sierra, elle ne comprenait pas qu’on pût s’égarer à travers une plaine de vingt lieues de circuit, accidentée de collines, de ravins et de fondrières.

« Urubamba est là, me dit-elle, en me montrant l’horizon. »

Cette indication me parut si vague, que je priai la femme de préciser le point désigné ; elle me montra le nord-est.

C’est bien cela, pensai-je.

« On ne t’a donc pas dit, reprit-elle, qu’en sortant de Cuzco, il te fallait prendre la grande route de la pampa qui passe près de Maras et fait face au Salcantay ? cette route t’eût mené tout droit à Urubamba.

— On me l’a expressément recommandé, au contraire, répliquai-je assez confus de voir que les renseignements de l’Indienne s’accordaient exactement avec ceux de mes amis.

— Alors tu l’auras oublié, ou tu te seras endormi sur ta bête, mais le mal n’est pas grand, guide-toi sur ce buisson de ñuccho[1] que tu vois là-bas au bout de la plaine, le chemin n’en est qu’à cent vares. »

  1. Salvia splendens.