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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/362

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au chemin de Huayllabamba de rejoindre celui d’Urubamba et facilitait le transit entre ces deux villages ; deux écriteaux, placés en regard l’un de l’autre, et indiquant, celui de droite la via del sur, celui de gauche la via del norte, ne laissaient aucun doute à cet égard ; je pris sans hésiter la via del norte, qui allait aboutir à une longue allée de ces saules pyramidaux qu’on retrouve sur toutes les alamedas ou promenades de l’Amérique du Sud ; ces arbres, d’un aspect magnifique, formaient, des deux côtés, comme un mur de verdure impénétrable aux rayons du soleil ; entre leurs troncs serrés, je pouvais apercevoir, comme à travers un grillage, les sinuosités de la rivière Vilcanota, dont le cours était parallèle à ma marche, et apprécier en même temps tous les détails de la rive opposée ; à l’extrémité de l’allée, une muraille blanche inondée de soleil me montrait, comme un point éclatant, l’endroit où finissait l’alameda et où commençait la ville ; je ne me rappelle avoir vu, dans aucune cité d’Amérique un paseo qui, pour le triple avantage du calme, de l’ombre et de la fraîcheur, puisse être : comparé à celui d’Urubamba.

Au sortir de l’avenue, où je ne rencontrai d’autres êtres vivants que des friquets huppés qui voletaient de branche en branche, cinq rues disposées en éventail s’ouvrirent devant moi. Je pris au hasard celle du milieu, qui me parut être la Calle Mayor, assez