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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/397

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gisait à terre et dont la longueur dépassait de beaucoup leur écartement. La hauteur de ces piliers était d’environ six mètres, et chacune de leurs faces avait deux mètres de largeur ; mais, au lieu d’être inclinés l’un vers l’autre comme dans la plupart des monuments de Cuzco, ils étaient parfaitement droits. Il en était de même de plusieurs ouvertures pratiquées dans les pans de murs encore debout et figurant les unes des fenêtres et les autres des niches. Je notai ce fait, comme pouvant me renseigner sur l’âge précis de ces ruines, qui, à vrai dire, ne me paraissaient pas remonter au delà de trois siècles : les édifices péruviens du onzième siècle au treizième ayant presque tous leurs ouvertures à pans inclinés.

Le mur d’enceinte dans lequel cette porte avait été ménagée et dont il ne restait plus que des pans isolés, figurait une courbe accidentée d’angles rentrants et saillants, comme dans la forteresse de Sacsahuaman, à Cuzco. Seulement, au lieu d’offrir, comme cette dernière, trois demi-lunes superposées, elle n’en avait qu’une, que j’évaluai à cent quatre-vingts mètres de longueur. La hauteur de cette muraille, construite dans le genre du second appareil cyclopéen, c’est-à-dire avec des polygones irréguliers dont les vides étaient remplis par de petites pierres ajustées avec beaucoup d’art et sans chaux ni ciment, sa hauteur, dis-je, avait dû être, à un mètre près, égale à celle de la porte. Au reste, les