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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/403

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nirs, évoquer tour à tour comme termes de comparaison, toutes les ruines péruviennes que je pouvais connaître, le temple du Soleil et le cloître des Vierges, les palais de Manco, de Sinchi Roca et de Mayta Capac, la ménagerie de Yupanqui et la forteresse de Sacsahuaman, je ne trouvai parmi ces constructions rien qui ressemblât aux échantillons d’architecture troglodytique que j’avais devant moi ; d’où je conclus que ces derniers devaient être antérieurs à la domination des Quechuas, puisque les constructions de ceux-ci n’offraient rien de semblable. La ville antique, découverte par M. Gay, devait donc remonter à la première civilisation des plateaux andéens, alors que la race Aymara, descendante d’Aztlan, naturalisait au Pérou, en la modifiant selon les lieux, la tradition indo-mexicaine. Fort de ma conviction, que je me promettais bien de faire partager à nos savants d’Europe, je me mis sur-le-champ à la besogne, et, m’aidant tour à tour du crayon et de l’estompe, je parvins, en moins d’une heure, à copier assez exactement les édifices que j’avais sous les yeux. Comme je regardais mon croquis à distance, afin de mieux en apprécier l’effet, Pedro Diaz me rejoignit. Je lui passai la feuille de Bristol pour qu’il se prononçât sur le mérite de mon œuvre.

« Mais je ne vois pas le village, me dit-il, après avoir retourné le papier dans tous les sens.

— Quel village ? lui demandai-je.