Aller au contenu

Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/407

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

système, comme vous le pensez bien ; les Indiens imaginèrent alors de tailler les pierres sur place, puis, une fois taillées, ils les descendaient de serro en serro, au moyen de tresses de cuir et de soguas de laine. Ces deux piliers, que vous voyez sur la hauteur, leur servaient de cabestans pour cet usage. La trace des cordes y est marquée à deux pouces de profondeur. Vous comprenez qu’un pareil travail est au-dessus des forces de l’homme ; des ouvriers Chrétiens seraient morts à la peine ; si les païens s’en tirèrent à leur honneur, ce fut avec l’aide du diable. Satan, dit-on, protége les siens.

« Au reste, les carrières d’Ollantaytampu ne sont pas les seules qu’on rencontre dans la province ; les alentours de Cuzco ont aussi les leurs, mais si bien cachées au milieu des serros, que les Cusqueños eux-mêmes en ignorent l’existence. Il n’y a guère que les condors, les bergers et moi, qui connaissions ces ouvertures. Si vous tenez à les visiter, pour vous assurer qu’elles sont bien pareilles à celles-ci, quoique moins nombreuses, et surtout plus petites, une fois arrivé à Cuzco, prenez le chemin de la Recoleta, puis tournez derrière le couvent et grimpez sur le serro auquel il est adossé : de là, vous apercevrez une gorge étroite qui vous conduira au Sahuan del Cielo et au Pulpito del Diablo, deux sites peu connus, que les Indiens, qui font du charbon dans la montagne, ont baptisés ainsi, je ne sais trop pour-