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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/410

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Le lendemain, Pedro Diaz revint tout exprès d’Occobamba pour savoir, disait-il, comment j’avais passé la nuit. La nuit, comme on le pense bien, avait porté conseil : je serrai la main de l’excellent homme, et, après l’avoir remercié de son attention bienveillante, je le priai d’accepter, en souvenir de notre connaissance, certain couteau catalan que je portais à ma ceinture, et sur la trempe duquel il s’était prononcé en connaisseur.

De retour à Cuzco, mon premier soin fut de courir chez mes chanoines, que je soupçonnais fort d’avoir voulu me mystifier en me laissant aller à la recherche d’une ville qu’en leur double qualité d’autochthones et d’antiquaires, ils savaient pertinemment ne pas exister. Sahuaraura était absent de chez lui, mais je trouvai le révérend Ayala devant son bureau, entre une bouteille de vin de Carlon qu’il était en train de vider, et un problème de trigonométrie sphérique qu’il cherchait à résoudre. Il me reçut à bras ouverts. Je lui racontai mon odyssée et la déception dont j’étais victime.

« Mon cher enfant, me dit-il quand j’eus achevé, si je vous ai conseillé de faire le voyage d’Ollantay, c’était uniquement pour que vous vissiez ce qui reste d’un tampu célèbre du temps des Incas. Quant à la ville antique dont parlent vos compatriotes, vous me rendrez ce témoignage que, sans vous avouer qu’elle n’existait pas, je ne vous ai pas af-