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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/411

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firmé non plus quelle existât. Le silence prudent que j’ai cru devoir garder à ce sujet, n’avait d’autre but que de stimuler votre curiosité et de vous faire aller plus vite. Maintenant que vous voilà de retour et que vous connaissez le tampu d’Ollantay, il vous reste à connaître Ollantay lui-même. Ces notes, qu’en votre absence je suis allé prendre dans les archives de nos couvents, vous donneront, au sujet de l’individu, tous les renseignements désirables. C’est un cadeau véritable que je vous fais là, car Ollantay est un personnage à la fois illustre et inconnu, dont aucun auteur n’a parlé encore, pas même le naïf et judicieux Garcilaso, comme on dit chez vous. Allez et rappelez-vous notre refrain cusqueño : De peor cosa algo se saca (à quelque chose malheur est bon). Moi, je retourne à mon problème. »

Je remerciai le chanoine, et, rentré chez moi, Je passai la soirée à parcourir les notes qu’il m’avait remises et à en extraire l’épisode suivant :

En 1463, c’est-à-dire vingt-neuf ans avant la découverte de l’Amérique, Tupac Yupanqui, onzième fils du Soleil et premier né de la descendance Capac Ayllu Panaca, régnait sur le Pérou. La mort de son père l’avait mis en possession de ce vaste empire, qui s’étendait alors des bords de la rivière Maule (Chili) aux confins du royaume de Lican, aujourd’hui république de l’Équateur. Marié à sa pro-