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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/77

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Balcarcel disparut, et je n’entendis plus parler de lui.

Quelques jours se passèrent. Un soir, comme je revenais d’herboriser aux alentours de la ville, rapportant une variété de champignons que je comptais analyser sous forme d’omelette, je trouvai sur le rebord de ma fenêtre une lettre d’Aréquipa, que le facteur y avait déposée. Cette lettre, toute confidentielle, m’avertissait que, si mon absence, déjà trop longue, se prolongeait un jour de plus, mes daturas allaient périr de sécheresse. Comme ma revue archéologique était terminée, mes croquis en point et mon herbier convenablement assorti, je fis ce que tout amateur de daturas eût fait à ma place : j’entassai mes effets dans des malles, j’envoyai quérir un arriero au tambo voisin, et lui dis de se tenir prêt pour le lendemain dans la matinée.

Ces formalités remplies, je me rendis chez Sahuaraura, pour le remercier de ses bontés et prendre congé de ses nièces. Malgré l’heure avancée — sept heures venaient de sonner — je fus introduit sur-le-champ dans le salon bleu, où les princesses charmaient leurs loisirs en ourlant des mouchoirs de poche. Elles m’apprirent que leur oncle, fidèle à une vieille habitude, était allé, après son dîner, faire une partie d’échecs chez un ferblantier du voisinage, avec lequel il avait un bout de parenté. Comme elles se disposaient à l’envoyer chercher, je les priai de