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Page:Marcoy - Scènes et paysages dans les Andes, 1.djvu/88

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près d’ici ne s’amusassent, en voyant une fenêtre éclairée au milieu de la nuit, à y envoyer quelques balles. Monsieur comprend-il maintenant ?

— Pardieu, je comprends parfaitement, et ma reconnaissance vous est acquise à tout jamais… Seulement, il est une chose que je ne m’explique pas très-bien encore ; c’est le rôle qu’en qualité de sereno vous pouvez jouer dans cette affaire, car vous avez dit nous, si j’ai bien entendu ?

— Qu’est-ce que monsieur trouve donc d’étonnant à cela ; un sereno n’est-il pas un citoyen libre ?

— Voilà, mon cher, ce que j’ignore ; mais ce dont je crois être sûr, c’est qu’un sereno est avant tout chargé de la police de la ville et du maintien de l’ordre, et qu’en prêtant la main aux factieux qui veulent le troubler, ce sereno manque d’abord à son devoir et s’expose ensuite à voir son dos lier connaissance avec la plus neuve des courroies de don José Aranibar, l’intendant de police devant qui il a juré, la main sur l’Évangile, ainsi que cela se pratique, respect, obéissance et fidélité à la constitution.

— Brrr ! ft l’homme, qui sait si demain Je ne serai pas moi-même intendant de police !

— Diable ! repris-je, mais alors c’est beaucoup plus sérieux que je ne le croyais. Et peut-on savoir, honnête sereno, le nom du nouveau chef que vous allez élire ?