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Page:Margeret - Estat de l'empire de Russie.pdf/115

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sent regnant, odieux enuers le peuple, pour plus aisement paruenir à leur dessein. Ce que ie ne puis encore croire autrement, veu ce qui sera touché cy-apres. Or pour rendre vray-semblable ce bruict, les Russes alleguent premierement, qu’apres minuit on vint au nom de l’Empereur Demetrius querir hors de la petite escurie qui est au chasteau, trois cheuaux turcs, lesquels ne furent ramenez, et ne sçauoit-on iusques alors ce qu’ils estoient deuenus, celuy qui les deliura fut apres par le commandement de Choutsqui tourmenté iusques à la mort, pour luy faire confesser ce qui en estoit, outre ce que le maistre du premier logis où ledit Demetrius auroit repeu apres son depart de Mosco, attesta auoir parlé audit Demetrius, et mesme apporta vne lettre escrite de sa main, (à ce qu’il disoit) par laquelle il se plaignoit des Russes, leur reprochant leur ingratitude et mescognoissance de sa bonté et clemence, les asseurant qu’il ne faudroit à se venger en bref des coulpables. Et en outre, se trouuerent plusieurs billets et lettres semées par les ruës, tendant au mesme effect, et mesme que l’on l’auoit recognu en la pluspart des lieux où il auoit pris des cheuaux de poste : furent aussi trouuées plusieurs autres lettres au mois d’Aoust, temoignans qu’ils auoient failly à leur coup, et que ledit Demetrius les viendroit veoir en bref, au premier iour de l’an. Ie toucheray en passant ce qui me fut rapporté par vn marchand François nommé Bertrand, de Cassan, retournant de la place où le corps dudit Demetrius estoit, lequel me dit qu’il n’eust pensé qu’ice-