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Page:Margeret - Estat de l'empire de Russie.pdf/15

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Démétrius n’est pas le moine Otrepieff, mais un simple Cosaque de l’Ukraine.

Nous terminerons cette analyse par la relation de deux faits singuliers qui pourraient faire suspecter la bonne foi de Margeret, si nous ne nous reportions pas au temps où il écrivait :

« Il se trouue en ladite ville de Astrican (Astrakhan) beaucoup de bons fruicts : et alentour se trouue la plante animale, de laquelle iadis aucuns Autheurs ont escrit, à sçauoir des Moutons qui croissent hors la terre, lesquels sont attachez à la racine comme par vn boyau de deux ou trois brasses au nombril. Ledit Mouton mange l’herbe alentour de soy, et puis meurt. Ils sont de la grosseur d’vn aigneau[1]. »

Là, Margeret ne fait qu’admettre sans discussion une opinion vulgaire de son temps, qui est consignée dans un livre fort estimé à la fin du xvie siècle, et encore au commencement du xviie, l’Histoire des médicaments apportés de l’Amérique, desquels on se sert en médecine, traduite de Nicolas Monardès de Séville, par Anthoine Collin, Lyon, 1619. Au chapitre xxxvi, page 248, se trouve la figure du barometz ou mouton-plante, puis une lon-

  1. Margeret, page 1, édition de 1607.