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Page:Margeret - Estat de l'empire de Russie.pdf/79

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fort farouches et s’espouuentent fort au bruit d’vne arquebuze, l’on ne les ferre nullement non plus que les cheuaux du païs, ils mangent peu ou point d’auoine, et les y faut accoustumer petit à petit si on leur en veut donner, puis ils ont des genets des Georgiens, mais ils ne sont communs, ce sont de fort beaux cheuaux et bons, mais non pas à comparer aux Koins pour longue haleine ny vitesse, si ce n’est pour vne courte carriere : puis ils ont des cheuaux Turcs, et de Pologne, lesquels ils appellent Argamak, il s’en trouue de bons entre iceux, tous leurs cheuaux sont Hongres : outre ce il se trouue de fort bons bidets entre ces Nagois, mais non si communement, et sont tous blancs et picotez de noir comme vn Tigre ou Leopard, tellement qu’on les iugeroit estre peints : les cheuaux du païs s’appellent Merin, sont coustumierement petits et bons, principalement ceux qui viennent de Vologda et delà alentour, et sont bien plustost appris que ceux de Tartarie, on aura vn fort beau et bon cheual de Tartarie ou du pays, pour vingt roubles, lequel fera plus de seruice qu’vn Argamak cheual Turc, qui coûtera cinquante, soixante et cent roubles : tous leurs cheuaux sont subiects à plus grande maladie qu’en France, ils sont fort subiects à vn mal qu’ils appellent Naritse. C’est vne matiere qui leur tombe sur le deuant, et si on n’y remedie en bref, elle tombe aux iambes, et n’y a plus de secours ; mais si-tost qu’ils s’en apperçoivent ils percent la peau de la poictrine presque entre les iambes, et l’on y passe vne corde faite de chanure