se soulcient de l’honneur des femmes, ny du scandale public, mais qu’ils ayent leur plaisir, & souvent sont contens que l’on pense pis qu’il n’y a.
— Vrayement, » dist Oisille, « je voudrois que tous les jeunes Seigneurs y prinssent exemple, car le scandale est souvent pire que le péché.
— Pensez, » dist Nomerfide, « que les prières qu’il faisoit au Monastere où il passoit estoient bien fondées.
— Si n’en debvez-vous poinct juger, » dist Parlamente, « car peult estre au retour que la repentance en estoit telle que le péché luy estoyt pardonné.
— Il est bien difficile, » dist Hircan, « de se repentir d’une chose si plaisante. Quant est de moy, je m’en suis souventes fois confessé, mais non pas guères repenty.
— Il vauldroit mieux, » dist Oisille, « ne se confesser poinct si l’on n’a bonne repentance.
— Or, Madame, » dist Hircan, « le péché me desplaist bien & suis marry d’offenser Dieu, mais le péché me plaist toujours.
— Vous & vos semblables, » dist Parlamente, « vouldriez bien qu’il n’y eust ne Dieu ne loy, sinon celle que vostre affection ordonneroit.
— Je vous confesse, » dist Hircan, « que je vouldrois que Dieu print aussi grand plaisir à mes plaisirs comme je faitz, car je luy donnerois souvent matière de se resjouir.
— Si ne ferez-vous pas ung Dieu nouveau, » dist Geburon, « par quoy fault obéyr à celuy que nous avons. Laissons ces disputes aux Théologiens, à fin que Longarine donne sa voix à quelc’un.
— Je la donne, » dist-elle, « à Saffredent, mais je le prie qu’il nous face le plus beau compte qu’il se pourra adviser, & qu’il ne regarde poinct tant à dire