Page:Marguerite de Navarre - L’Heptaméron, éd. Lincy & Montaiglon, tome III.djvu/133

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CINQUANTE ET UNIESME NOUVELLE


Le Duc d’Urbin, contre la promesse faite à sa femme, feit pendre une jeune Damoyselle par le moyen de laquelle son filz, qu’il ne vouloit marier pauvrement, faisoit entendre à s’amye l’affection qu’il luy portoit.


e Duc d’Urbin, nommé le Prefect, lequel espousa la seur du premier Duc de Mantoue, avoit un filz, de l’aage de dix-huict à vingt ans, qui fut amoureux d’une fille de bonne & honneste maison, seur de l’Abbé de Farse, &, pour ce qu’il n’avoyt pas la liberté de parler à elle comme il vouloyt selon la coustume du pays, se ayda du moien d’un Gentil-homme qui estoit à son service, lequel estoit amoureux d’une jeune Damoiselle servant sa mère, fort belle & honneste, par laquelle faisoyt déclarer à s’amye la grande affection qu’il luy portoit. Et