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DU TOME TROISIÈME

Les funérailles de Charles, qui fut inhumé dans l’église de Saint-Just, se firent avec une grande pompe. Il est à croire que, pendant la dernière maladie de son mari, Marguerite fit dans l’église Saint-Jean la neuvaine dont il est question dans la dernière Nouvelle de l’Heptaméron. Nous pensons aussi qu’il faut rapporter à cette époque l’historiette de la dévote qui, dans la chapelle du Saint-Sépulcre, mit sa chandelle sur la tête d’un soldat qui dormait, pensant qu’il fût de pierre comme toutes les statues qui étaient dans cette chapelle. Voyez sur cette chapelle, qui fut saccagée par les calvinistes en 1562, Quincarnon sur Saint-Jean, p. 98, & l’abbé Jacques, Église primatiale de Saint-Jean, p. 41, » &c.

L’ouvrage de Quincarnon est très-rare. L’exemplaire que possédait notre confrère Coste dans sa bibliothèque lyonnaise était regardé comme unique ; il a pour titre : Les Antiquités & la fondation de la métropole des Gaules ou de l’Église de Lyon & de ses chapelles, par le sieur de Quincarnon ; Lyon, Math. Libéral, 1673, petit in-12. » — L.

Les deux chapelles les plus importantes de Saint-Jean de Lyon étaient celles de la Très-Sainte Eucharistie, dite de Bourbon, élevée en 1449 par Charles de Bourbon, Primat des Gaules, & par son frère Paul de Bourbon & de Beaujeu, mari d’Anne de France, fille de Louis XI, & celle du Saint-Sépulcre ou du Vendredi Saint, construite à l’extrême commencement du XVe siècle par l’Archevêque de Lyon, Philippe de Turey, & son frère Pierre, Cardinal légat sous Alexandre V & abbé de l’Isle (Barbe ?). Le tombeau décrit par Marguerite, ayant été détruit en 1562 par les protestants, ne figure naturellement pas dans Charles de Quincarnon, « Les antiquités & la fondation de la Métropole des Gaules ou de l’Église de Lyon & de ses chapelles, avec les épitaphes que le temps y a religieusement conservées », livret rarissime de 1673, réimprimé une première fois en 1846 par M. Monfalcon dans la collection des Bibliophiles lyonnais, & l’année dernière (1879) par M. Guigue pour M. Georg, dans la jolie « Collection lyonnaise » dont elle forme le no 5. Le livre de J. de Bombourg : « Les Tableaux & les Statues de Lyon au XVIIe siècle », Lyon, 1675, que j’ai réimprimé avec M. Rolle dans la seconde série des Archives de l’art français, II, 1862, p. 99-175, parle seulement (p. 102) d’un tableau postérieur « qui représente le saint Sépulchre peint par Stellat le père ».

Les naïvetés paysannes ne sont pas encore aussi loin de nous qu’on le pourrait croire. La neuvaine de sainte Geneviève qu’on célèbre à Saint-Etienne du Mont, & à propos de laquelle s’établit, dans la première quinzaine de janvier, une sorte de petite foire pieuse,