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FARCE DES FILLES
La Première Femme.
Voylà une Dame autenticque ;
Quel habit, quel port, quel visaige !
La Seconde femme.
Hélas, ma seur, qu’elle est anticque !
La Première Fille.
Voylà une Dame autenticque.
La Seconde Fille.
Cent ans apprend bien grand praticque[1] ;
O qu’elle debyroit estre sage !
La Première Femme.
Voylà une Dame autenticque ;
Quel habit, quel port, quel visaige !
La Seconde femme.
Or, faisons vers elle ung voyaige ;
Nous n’en pouvons que myeulx valoir.
La Première Fille.
En bonne foy, j’ay grand voulloir
D’escouter sa saige doctrine.
La Seconde Fille.
Mais comme elle tient bonne myne !
Allons luy donner le bon jour.
- ↑ Il serait facile de corriger : « Cent ans apprennent grand pratique » mais il faut maiutenir le texte ; le verbe, au singulier, se rapporte à l’idée « l’âge de cent ans ». — M.